Benjamin Glussot fait le point sur nos mandats dans le cadre de la gestion déléguée proposée au sein des contrats Cardif.

Retranscription audio

Les performances

Dans la continuité de la seconde partie d’année 2023, les performances des différents
profils de gestion sont encourageantes :

  • +9,5%  sur le profil dynamique dont l’exposition actions fin d’année est de 87% (neutralité à 75%),
  • +5,6% sur le profil équilibré qui a une exposition actions de 47% (neutralité à 40%),
  • +2,9% sur le profil prudent exposé à hauteur de 20% aux actions (neutralité à 15%).

 

Décryptage des performances

 

Les marchés financiers mondiaux ont privilégié l’optimiste au vu de cette bonne 1ère partie d’année. Cependant, il me semble intéressant de nous arrêter plus en détail dans la construction de ces performances. Tout d’abord, nous pouvons constater que la majorité de cette hausse a été réalisée au cours du 1er trimestre. Le second trimestre a pour sa part été marqué par le retour de l’incertitude et de la volatilité qui l’accompagne généralement.

 

Autre élément important à noter, les fonds d’actions ont été les principaux contributeurs à la performance. En effet, les marchés ont été pénalisés par les doutes qui ont pu émerger quant au scénario désinflationniste et par conséquent sur l’assouplissement des politiques monétaires. Ainsi que nous le relevions lors du dernier podcast, début avril, des effets de base moins favorables, les tensions géo- politiques et la robustesse de l’économie américaine ont favorisé un léger rebond des statistiques d’inflation, amenant un discours très prudent de la part des banques centrales.

 

Comme nous l’envisagions alors, ce rebond ne fût que ponctuel et les statistiques publiées depuis le mois de mai ont confirmé la normalisation de l’inflation. En Europe, l’inflation était de 2,6% en mai et du côté américain le CPI du mois de juin ressortait à 3% soit son plus faible niveau depuis plus de 3 ans. Par ailleurs, depuis le mois de mai nous notons un fléchissement des indicateurs américains ISM et PMI ce qui semblerait indiquer que la politique monétaire restrictive commence à porter ses fruits. Ces éléments offrent plus de marge de manœuvre aux banques centrales.

 

Dans ce contexte, la BCE a été la 1ère à agir en abaissant son taux directeur de 25 bps dès le mois de juin. Bien que les prochaines décisions se feront à la lumière de l’évolution des données économiques, il nous semble cohérent d’anticiper 2 nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année. De son côté, J. Powell a choisi de maintenir les taux actuels mais a reconnu que le taux neutre était désormais restrictif. Une 1ère baisse de taux semble acquise pour septembre avant un éventuel second mouvement
en fin d’année.

 

Cet environnement a donc été assez peu favorable au marché obligataire qui a subi cette incertitude puisque le FTSE Eurozone Government Bonds a baissé de 1,3% au cours du second trimestre. Malgré ce contexte difficile, les fonds d’allocation flexibles tel le DNCA Invest Alhpa Bonds (+0,85%) ou les fonds à duration courte comme Carmignac Sécurité (+ 0,92%) ont su tirer leur épingle du jeu et ont permis de limiter l’impact négatif.

 

Si les marchés d’actions se sont mieux comportés depuis le début de l’année, on note une nouvelle fois que l’essentielle de la performance s’est faite sur le 1er trimestre. Le second trimestre se caractérise par une forte disparité d’une région à l’autre. Les Indices
américains ont encore joué le rôle de leader puisque le S&P progresse de 3,9% sur la période. Il est intéressant de relever que cette hausse est tirée par la forte performance du secteur technologique et principalement des « Magnificient 7 » qui bénéficient des perspectives de croissance que l’émergence de l’intelligence artificielle fait naître. Ainsi le Fonds Franklin Templeton Opportunities profite pleinement de cette thématique (avec une exposition de plus de 8% à Nvidia) et enregistre une progression de 5,49%. Le fonds Nordea North America Stars affiche également une nette sur performance tout en proposant une diversification accrue puis qu’il est exposé à hauteur de 15% aux valeurs financière et de 13% au secteur de la santé.

 

De leur côté les actions européennes ont nettement marqué le pas et terminé le trimestre en territoire négatif. Le retour du risque politique fût le catalyseur de ce
retournement principalement sur les marchés européens et notamment français. En
effet, en réaction aux résultats des élections européennes, la dissolution de l’Assemblée nationale française annoncée par le président Macron a ouvert une longue page d’incertitude politique. La réaction fut immédiate sur les marchés financiers : les spreads de crédit se sont creusés au détriment de la France et ont atteint les niveaux records que nous avions connu en amont de l’élection présidentielle de 2017. De son côté, le CAC 40 a nettement sous-performé les indices européens puisqu’il abandonne 8.9% sur le trimestre expliquant en grande partie la baisse des indices continentaux et notamment de la zone Euro.

 

Une fois encore le choix de nos supports d’investissement nous a permis de limiter
l’impact de la résurgence des tensions politiques. En effet, les fonds BGF Euro
Markets (-2,13% sur la période) et Portzamparc Opportunities ISR (-0.01%) ont bénéficié de leur importante diversification tant sectorielle que géographique.

 

En revanche, nous notons la poursuite de la sous- performance du segment des petites et moyennes capitalisations depuis le début de l’année. Nous choisissons de maintenir notre exposition notamment en raison d’une décote de valorisation excessive et historique face aux grandes capitalisations. De plus, nous maintenons notre scénario d’assouplissement de la politique monétaire de la part de la Banque centrale européenne qui devrait favoriser cette classe d’actifs. En effet, nous avons noté une dynamique positive des flux dans le courant du mois de mai, dynamique interrompue par le retour du risque politique précédemment évoqué.

 

Arbitrages et perspectives pour la seconde partie d’année

 

Au cours du trimestre écoulé, nous n’avons pas réalisé d’arbitrages complémentaires à ceux que nous avions réalisés fin mars. Nous avions légèrement augmenté la duration
de nos portefeuilles en réduisant notre forte exposition au fonds Carmignac Sécurité afin d’initier le fonds Amundi Global Corporate. En plus d’augmenter la duration de notre poche obligataire, cela nous a permis d’augmenter notre exposition au dolalr. En effet, dans le cycle de resserrement monétaire, la BCE agira avec un temps d’avance.
Par ailleurs, les fondamentaux de l’économie américaine nous semblent plus robustes. L’ensemble de ces éléments militent pour une appréciation du dollar.

 

L’exercice de projection est toujours difficile à réaliser mais nous gardons à l’esprit que
le 3ème trimestre offre une saisonnalité historiqu²ement défavorable, notamment les mois d’aout et septembre. Par ailleurs, comme nous l’avons déjà vu ces dernières semaines, plusieurs catalyseurs exogènes pourraient soutenir le retour de la volatilité. En cette année 2024, cette période sera marquée par la campagne pour l’élection présidentielle américaine. L’un des principaux thèmes de campagne sera la poursuite de la montée du protectionnisme initié par M. Trump et poursuivi par M. Biden. La principale cible sera la Chine et à l’heure où nous écrivons ces lignes, les rumeurs de mises en œuvre d’une politique commerciale encore plus restrictives sur les exportations de semi- conducteurs en Chine pèsent fortement sur le secteur et donne une idée de la tonalité des prochains discours de campagne.

 

Par ailleurs, la saison des publications qui débute à la mi-juillet sera particulièrement importante afin de valider la vision et le positionnement particulièrement positifs des intervenants de marchés.

Nous serons également vigilants quant à ces possibles évolutions car notre exposition en actions américaines est clairement surpondérée sur les valeurs technologiques
et les grandes capitalisations. De plus, l’assouplissement de la politique monétaire pourrait favoriser une rotation vers les secteurs présentant des niveaux de valorisation moins exigeants et/ ou vers le segment des petites et moyennes capitalisations.



Je vous remercie de votre écoute. Les équipes commerciales et de gestion se tiennent à votre disposition pour vous apporter les compléments d’informations que vous jugerez nécessaires.
A bientôt !

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Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas un indicateur fiable des performances dans le temps. *Source Portzamparc Gestion – Données au 27/07/2024- Propos recueillis le 27/07/2024