Adil KADA, gérant de fonds, fait le point sur Portzamparc Entrepreneurs ISR.

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Le fonds Portzamparc Entrepreneurs ISR 

 

Le fonds Portzamparc Entrepreneurs ISR est un fonds de petites et moyennes valeurs européennes. Le fonds a été créé en août 2016 en tant que fonds valeurs moyennes françaises et a été transformé en fonds européen (investissant dans les sociétés des pays de l’union européenne) en décembre 2021. Le fonds se concentre sur les sociétés dont la capitalisation oscille entre un et dix milliards d’euros. Sa capitalisation moyenne est de 9 milliards et la capitalisation médiane est de 5 milliards au 31 mars 2023. En termes d’exposition géographique, la France, l’Espagne et l’Allemagne représentent 59% de l’exposition du fonds, dont la France à 34%.

 

Le processus d’investissement repose sur 3 piliers :

 

1. Une approche quantitative qui s’appuie sur les apports de la finance comportementale.

 

2. Une gestion de conviction basée sur l’analyse des fondamentaux de chacune des sociétés dans lesquelles nous investissons, en passant par la rencontre de ses dirigeants.

 

3. L’intégration de données extra-financières dans la prise de décision. Pour rappel, le fonds a été labellisé ISR en décembre 2020.

 

Environnement macroéconomique

 

Les marchés financiers des moyennes valeurs terminent le trimestre sur une progression positive. Le facteur le plus important reste la politique monétaire, elle-même dépendante de l’évolution de l’inflation et des perspectives de croissance. Malgré cette évolution positive, la visibilité est faible du fait de la contradiction de nombreuses statistiques économiques et du stress bancaire qui a eu lieu au milieu du mois de mars. Ceci explique la sous-performance des valeurs moyennes vis-à-vis des grandes valeurs, malgré un meilleur ratio valorisation et perspectives de croissance.

 

Performances et contributions

 

Le fonds Portzamparc Entrepreneurs a progressé de 4,3% au cours du premier trimestre 2023. Vis-à-vis du trimestre dernier, nous avons augmenté l’exposition vers des valeurs cycliques aux dépens de valeurs défensives. Le fonds est plus exposé aux valeurs du luxe et de l’automobile par rapport au dernier trimestre.

 

Le premier secteur est le secteur industriel, renforcé au cours du trimestre par des valeurs d’équipements industriels (Poids lourds, chariot élévateurs…), suivi par le secteur de la consommation discrétionnaire en progression également suite à l’introduction des valeurs du secteur du luxe. En troisième position, nous retrouvons le secteur technologique, renforcé par des valeurs du secteur des semi-conducteurs. Enfin en quatrième position, le secteur bancaire rétrograde en classement suite à la sortie d’une valeur bancaire.

 

Nous avons surperformé grâce à nos pondérations fortes sur la technologie, la consommation discrétionnaire, tandis que le secteur bancaire a eu une progression modérément positive suite à la crise bancaire qui a eu lieu aux Etats Unis et en Europe. En contrepartie, le secteur pétrolier a sous performé, perturbé par la Chine qui entame à peine sa réouverture et certaines craintes sur la croissance américaine.

 

Les meilleurs contributeurs du trimestre :

 

  • En termes de valeurs, le fonds a bénéficié de la bonne progression de Sopra Steria. Le cours de l’action a atteint un record absolu, suite à la publication de résultats trimestriels en forte croissance. En outre, la dynamique d’acquisition a été soutenue par une autre cible ce trimestre : Ordina, une ESN belge.Melexis, une société de semi-conducteurs, a fortement progressé, tiré par la forte montée du secteur des semi-conducteurs en bourse, relancé après une longue sous-performance et la reprise de la croissance du secteur automobile et la mise en avant du potentiel des programmes d’intelligence artificielle. 
  • Melexis est exposée au secteur automobile, dispose d’une valorisation attractive et n’est limitée que par les capacités de productions de ses partenaires.
  • En troisième position, nous retrouvons Elis, initié au mois de décembre, qui a progressé de 28% ce trimestre, à la faveur d’une valorisation relativement faible, la confirmation d’une croissance et d’une gestion saine des coûts, en plus d’un schéma de désendettement crédible.

 

Les moins bons contributeurs du trimestre :

 

En contrepartie, les pires contributeurs ont sous-performé à cause d’éléments exogènes :

 

  • Grifols, malgré la confirmation de la reprise de son activité principale de collecte de sang et de fabrication de plasma, a sous performé à cause de la démission du président de la société « Steven Mayer ». OCI, le fabricant de fertilisants a baissé de 22% ce trimestre, pénalisé par la chute des prix des fertilisants. Les fertilisants russes et biélorusses continuent de fournir le marché avec des prix « décotés » sur les marchés non-concernés par les sanctions occidentales.
  • Enfin, Bankinter a souffert plus que son secteur malgré son statut best in class au sein des banques espagnoles, pénalisé par la perte de confiance sur les banques et par des rumeurs sur la fragilité des dépôts, rumeurs démenties à la suite des publications des chiffres du premier trimestre.

 

Les mouvements du portefeuille

 

Les valeurs initiées :

 

En termes de mouvements, nous avons initiés quelques valeurs dans l’industrie qui ont démontré un Momentum favorable sur les prises de commandes, sur la croissance et sur l’amélioration des marges. Ainsi, nous avons initié une position sur Renault qui devrait accélérer sur la production de véhicules, profitant de la détente des problèmes d’approvisionnement et d’un programme de nouveaux lancements ambitieux. En même temps, nous avons apprécié l’éclaircissement des relations avec Nissan à la suite de la mise en place d’un nouvel accord d’alliance plus équilibré et plus synergique que le précédent. Dans un secteur similaire, nous avons initié Iveco, le fabricant de poids lourds. La valorisation est très attractive et le carnet de commandes permet une visibilité au moins au premier semestre. Iveco et ses concurrents s’offrent le luxe de refuser des commandes par manque de capacités de production. Dans la même tendance de retournement, nous avons initié le fabricant de petit électroménager SEB. La société devrait être portée en 2023 par plusieurs facteurs : la réouverture du marché chinois qui, via sa filiale Supor pèse le plus en termes de valorisations, la reprise du segment professionnel et enfin une détente sur l’inflation des coûts matières premières et des coûts de transport.

 

Les valeurs allégées et/ou sorties:

 

En contrepartie, nous réduisons notre forte pondération dans le secteur bancaire à travers la sortie de la banque autrichienne Bawag Group. Nous allons également réduire notre surpondération au secteur de l’énergie dont le Momentum boursier s’est retourné. La détente sur les prix d’énergie qui s’est confirmé par une moindre consommation de gaz en plus des conditions financières moins avantageuses pour le segment des ENR plus spécifiquement. Ainsi Galp, Neoen, Acciona Energia vont sortir du portefeuille. Par ailleurs, dans l’optique de réduire notre biais défensif, nous sommes également sortis de Jeronimo Martins, le distributeur alimentaire.

 

Conclusion

 

La visibilité est très faible sur l’évolution des marchés financiers et de l’économie pour le reste de l’année. Cependant, les facteurs de soutien sont nombreux : une récession évitée en Europe, une demande toujours forte portée par la réouverture de la Chine et la détente des problèmes d’approvisionnement. Enfin, il faut noter également la valorisation très attractive des petites et moyennes valeurs.

 

Nous vous donnons rendez-vous pour un prochain point de gestion du deuxième trimestre 2023. L’équipe commerciale et de la gestion se tiennent à votre disposition pour vous apporter les compléments d’information que vous jugerez nécessaires.


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Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas un indicateur fiable des performances dans le temps. Propos recueillis le 28/04/2023