Geoffrey Melchior, gérant de portefeuilles, fait le point sur Portzamparc PME ISR.

Retranscription audio

Le fonds Portzamparc PME ISR

 

Portzamparc PME ISR est un fonds investi sur les petites et moyennes capitalisations françaises, éligible au PEA-PME.

 

Le process d’investissement repose sur 3 piliers:

  • Une approche quantitative qui s’appuie sur les apports de la finance comportementale.
  • Une gestion de convictions basée sur l’analyse des fondamentaux de chacune des sociétés dans lesquelles nous investissons en passant par la rencontre de ses dirigeants.
  • La prise en compte de données extra-financières.

 

Pour rappel, le fonds a été labellisé ISR en décembre 2020.

 

 

Contexte macroéconomique

 

 

Dans la continuité de l’année 2021, l’inflation demeure l’un des principaux catalyseurs des marchés financiers. Le renforcement des anticipations inflationnistes amène les différentes banques centrales à adapter leur politique monétaire plus rapidement qu’escompté. Depuis le début de l’année les discours des institutions se sont clairement durcis.

 

Le programme d’achat d’obligations de la BCE devrait s’interrompre dans le courant de l’année et la porte est désormais ouverte en Europe pour une éventuelle hausse des taux au quatrième trimestre en fonction de l’évolution des données.

 

La tonalité est la même de l’autre côté de l’Atlantique. Comme souvent, l’économie américaine est en avance et a acté une hausse de taux de 25 points de base en mars. Dans le même temps, les prévisions de croissance ont été ramenées de 4% à 2,8% alors que les perspectives d’inflation ont été révisées à la hausse.

 

Ainsi, on comprend aisément le défi majeur des banques centrale : briser les tendances inflationnistes sans affecter la croissance.

 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février est le second élément majeur qui a façonné les tendances majeures. En effet, au-delà de l’augmentation de la prime de risque globale appliquée aux marchés financiers, les conséquences directes du conflit et des sanctions économiques qui en découlent pèseront probablement durablement sur le cours des matières premières et agricoles. Les entreprises devront donc composer avec de nouvelles contraintes sur les chaînes d’approvisionnement au moment où la résurgence de la pandémie de Covid 19 implique de nouveaux confinements notamment en Chine.

 

Vous l’avez donc compris le maitre mot de ce début d’année a été la volatilité à tous les étages et nous avons dû régulièrement adapté le portefeuille aux changements de dynamique. Nous y reviendrons plus en détail par la suite.

 

 

Structure du fonds

 

 

Au 31/03/2022, le fonds Portzamparc PME ISR est investi à hauteur de 96% en actions et est concentré sur 46 positions avec les 10 premières lignes représentant 35% du portefeuille. La part des sociétés hors France représente 15%, les principales étant Van Lanschot et ASR dans le secteur de la finance aux Pays-Bas ou encore Solaria en Espagne dans le secteur des énergies vertes. Le style de gestion du fonds est Blend. En fonction des phases de marché, l’équipe de gestion pourra naviguer entre des valeurs de croissance à forte visibilité et des valeurs cycliques ou value. Vous l’avez compris, face à la volatilité qui est restée forte sur ce 1er trimestre, le fonds est plutôt situé sur un point d’équilibre entre ces 2 styles.

 

 

Point sur les performances

 

 

Du côté des performances, la part C du fonds affiche une baisse de -7,1% au 31/03/2022, à comparer avec un indice des petites valeurs françaises, le CAC Small NR, en baisse de -7,6%.

 

Si nous regardons plus en détail :

 

Les principaux contributeurs à la performance sont de loin les secteurs de l’Energie et des Services aux collectivités, près de 3 pts de contribution positive avec La Française de l’Energie +56%, Solaria +36%, Albioma +22% ou encore GTT +19%, l’ensemble du secteur étant revenu sur le devant de la scène avec les sanctions contre la Russie.

 

SES-imagotag, solutions d’étiquettage électronique, figure également parmi les meilleurs contributeurs sur le trimestre avec une hausse de +24% (+1,1 pt de contribuitions) grâce à la signature d’un partenariat stratégique avec Walmart US pour équiper ses magasins modifiant ainsi la dimension du groupe.

 

Du côté des ESN, Sword complète le tableau des contributeurs positifs, ressortant en hausse de +12% et une contribution à la performance de +0,6pt.  La société a publié d’excellents résultats 2021 nettement supérieurs aux standards du secteur et a relevé également ses perspectives de croissance.

 

A l’opposé, sous l’impulsion d’une remontée des taux plus rapide qu’anticipée, les valeurs ayant des multiples de valorisation élevés ont subi de violentes prises de bénéfices et figurent parmi les contributeurs négatifs, à l’image de Esker et Interparfums en baisse respectivement de -53% et -26%.

 

 

Point sur les mouvements récents

 

 

Pour conclure cette rétrospective sur le 1er trimestre écoulé, je vous propose de revenir sur les mouvements réalisés et sur le positionnement que nous adoptons en ce début d’année 2022. Vous l’avez compris le contexte inflationniste et géo- politique ont profondément changé la physionomie des marchés. Les choix opérés par les investisseurs peuvent à ce stade ne pas sembler refléter la qualité des fondamentaux de certaines entreprises. Pour autant, ce mouvement nous a semblé suffisamment important et durable pour aller plus loin dans l’adaptation de nos portefeuilles à cette nouvelle donne.

 

D’un point de vue sectoriel, cela se traduit par :

 

Les secteurs de l’Energie et des Services aux collectivités ont été sensiblement renforcés depuis le début de l’année pour atteindre un point de 12% en revenant sur certaines valeurs comme SolariaAlbioma ou encore GTT dans le fonds. Nous sommes revenus rapidement sur ce secteur face à la nécessité d’accélérer la transition énergétique pour réduire la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles, notamment au gaz russe.

 

Le secteur de la techno a été allégé pour atteindre un peu plus de 30% du portefeuille. Nous avons coupé en 2 la position en Soitec (semi-conducteurs) suite à l’annonce surprise du changement de CEO décidé par le Conseil d’Administration qui engendre de nombreuses interrogations. Nous avons également pris des profits sur le sous-secteur des ESN et des sociétés de conseil suite à un incroyable parcours en 2021. Toutefois, cette thématique ressort toujours de manière prépondérante à hauteur de 15% du portefeuille à travers les sociétés Sword, Wavestone, Neurones ou encore SII

 

Nous avons également allégé notre exposition aux valeurs cycliques pour tenir compte d’un environnement économique plus incertain. Le secteur de la consommation discrétionnaire a ainsi été à nouveau allégé pour atteindre 11% du portefeuille, notamment à travers la vente de Trigano (fabricant de camping-cars) et de Aeffe (luxe en Italie) ainsi que l’allégement d’Interparfums (parfumerie). Par contre au sein de ce secteur, nous sommes restés fortement pondérer sur la thématique du nautisme avec Fountaine Pajot et Catana face à des carnets de commandes atteignant des niveaux records.

 

Au sein du secteur de l’industrie, qui représente 23% du portefeuille, nous avons accru notre sélectivité sur des sociétés disposant d’un pricing power important, capables de répercuter aisément la hausse des coûts des intrants ou du fret, c’est le cas de Lectra (fabricant de machine de découpe du textile et du cuir) et Delta Plus Group (équipements de protection individuelle). À l’opposé, les acteurs les plus pénalisés par l’inflation des coûts ont été vendu à l’image de Biesse (fabricant de machines de découpe du bois).

 

 

Conclusion

 

 

En guise de conclusion, ce qu’il faut retenir est que le pragmatisme l’a emporté dans la conduite de nos portefeuilles au cours de ce 1er trimestre. Les fondamentaux des entreprises de croissance demeurent excellents mais le changement d’environnement notamment inflationniste nous semble influencer le comportement des investisseurs. Ce message a été suffisamment important pour ne pas être ignoré dans le positionnement du portefeuillePar ailleurs, nous continuerons d’être particulièrement vigilants quant aux conséquences économiques du conflit en Ukraine et sur la poursuite du resserrement des conditions monétaires.


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Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas un indicateur fiable des performances dans le temps. *Source Portzamparc Gestion – Données au 31/03/2022 – Propos recueillis le 02/05/2022